• Madame B. est en voie de guérison. Elle se réveille doucement, et on espères la voir serrer sa petite fille dans ses bras. On sait qu’il faut encore patienter quelques heures. Le jeune garçon est toujours en réanimation et son état est toujours inquiétant.

    Pas de repos, on nous annonce l’arrive dans l’hopital d’un patient tres probablement en état de mort encéphalique.

    Je vous rapporte ici l’histoire en forme de chronique :

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    16h25 <o:p></o:p>

                Le radiologue signe le compte rendu d’artériographie cérébrale : il n’y a plus aucune vascularisation. Mme N… est en état de mort encéphalique. Son cœur continu à battre pour quelques heures grâce à la réanimation, mais son cerveau est irrémédiablement détruit. Le médecin réanimateur rencontre la famille, annonce le décès et leur explique cet état particulier.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    17h00<o:p></o:p>

                Lorsqu’un patient est en état de mort encéphalique, il faut envisager un don d’organes. Le réanimateur appelle la coordinatrice d’astreinte (Infirmière spécialisée ou  non, cadre ou non. Assurant sa fonction sous l’autorité du Directeur de l ‘établissement de santé. Elle est notamment chargé d’assurer l’accueil des familles et de participer au bon déroulement des activités de prélèvement). Son rôle est de discuter avec le médecin et les proches du Don. La loi dit : « recueillir le témoignage du défunt auprès des proches ». Elle informe les familles qui le souhaitent sur le déroulement d’un prélèvement.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    17h30<o:p></o:p>

                L’époux, les 2 fils sont là. Le médecin a déjà abordé avec eux la question du Don. Monsieur N… pense que sa femme ne se serait pas opposé au Don. L’un de ses fils nous dit qu’ils en avaient discuté tous les deux : sa mère était pour. L’autre fils demande de ne pas toucher au visage, au regard surtout. Il n’y aura pas de prélèvement de cornées. La coordinatrice est le garant moral de la famille.<o:p></o:p>

    Ils vont tous trois rentrer chez eux, mais souhaitent revenir tout à l’heure, avant le départ au bloc, pour un dernier au revoir.<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

                A partir de ce moment le prélèvement doit être organisé le plus rapidement possible car l’état de mort encéphalique détruit peu à peu les organes. Mme N… voulait donner pour soigner. Pour respecter ce souhait, nous devons tous, tout mettre en œuvre pour prélever et transplanter rapidement.

      


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  • PARIS, 27 janvier (APM) -

    Les médecins à diplôme hors Union Européenne (UE) ont le sentiment d'aller d'incohérences en incohérences au sein d'un système de santé qui "les emploie sans les reconnaître", selon des témoignages recueillis par l'APM.

    Les syndicats représentatifs des padhue, qui réclament la reconnaissance de leurs compétences et un véritable statut, doivent être reçus lundi par le ministre de la santé Xavier Bertrand, rappelle-t-on.

    Les praticiens à diplôme hors UE sont actuellement 7.000 à exercer dans les hôpitaux français, dont certains depuis plus de 10 ans, estiment les principaux acteurs de la santé en France.

    Pour autant, ils ne bénéficient pas d'un statut équivalent à celui des praticiens à diplôme français, et ne peuvent faire reconnaître leurs compétences auprès du conseil de l'Ordre des médecins.

    Non inscrits à l'Ordre, ils n'ont donc pas, théoriquement, le droit d'exercer et de pratiquer la médecine.

    LE SENTIMENT D'ETRE UTILE MAIS PAS D'ETRE DESIRE

    Cette situation est complètement "incohérente" pour Clément Fogha Tatsambon, psychiatre à l'hôpital de Provins (Seine-et-Marne).

    A bientôt 42 ans, il exerce en France depuis 8 ans et est présent au sein des hôpitaux français depuis 1993.

    Après avoir obtenu son diplôme de médecine générale dans son pays d'origine, le Cameroun, il décide de passer le Diplôme inter-universitaire de spécialisation (DIS), porte ouverte vers un internat en France.

    Et il se souvient avec humour mais aussi un peu d'amertume de sa convocation à l'ambassade de France pour "vérifier son niveau de français".

    "Je viens de la partie du Cameroun où le français est la langue parlée et je venais de passer sept ans et demi d'études à lire des livres de médecine en français. Notre université était même jumelée à celle de Genève (Suisse) et nous avions des stages en commun avec des étudiants suisses", se rappelle-t-il.

    En 1993, il arrive à Nantes (Loire-Atlantique) pour suivre l'internat des spécialités en psychiatrie.

    Pendant les quatre années qui suivent, il est présent dans les hôpitaux nantais en tant que "faisant fonction d'interne", le terme officiel dévolu aux futurs médecins à diplôme hors UE, et il y suit les mêmes formations que les internes à diplôme français.

    Il devient praticien attaché (mai 1998) puis assistant (1999) dans le centre hospitalier de Pontorson (Manche) en tant que pédopsychiatre. Il y reste jusqu'en novembre 2002 avant de rejoindre la psychiatrie adulte dans un hôpital de Bretagne jusqu'en novembre 2005.

    Entre temps, quand le statut d'attaché est instauré en 2003 par décret, il préfère y revenir afin de "sauter dans le train avant que les lois ne changent".

    "C'était certes un retour en arrière, mais cela permettait d'avoir un profil de carrière et donc plus de stabilité", explique-t-il.

    Un profil de "carrière" qu'il n'avait pas forcément envisagé en arrivant en France, ayant à l'origine programmé un retour au pays.

    "Mais après, on prend de l'âge, on tombe amoureux et ça ne se passe pas toujours comme on l'imagine", confie-t-il.

    Marié avec deux enfants, il se doit de "faire attention" et ne comprend pas "l'absurdité dans laquelle le système nous entretient".

    "J'ai le sentiment d'être utile et d'être reconnu par mes patients et mes collègues, mais pas vraiment d'être désiré par ceux qui m'emploient", explique-t-il.

    LA MAJORITE DES PADHUE SONT DE NATIONALITE FRANCAISE

    Un sentiment partagé par Mohammed Cheikh, 39 ans, anesthésiste réanimateur au centre hospitalier de Lagny-Marne-la-vallée (Seine-et-Marne).

    Lui aussi a obtenu son diplôme de médecine générale hors UE, au Maroc en 1995. Un an plus tard il passe avec succès le DIS et débute son internat en novembre 1997 au centre hospitalier intercommunal de Créteil (Val-de-Marne) avant de passer par de nombreux hôpitaux de l'AP-HP.

    Il se souvient que dès ce moment, les premières incohérences lui sont apparues.

    "A la fin de mon internat, je suis devenu médecin résident à l'institut Gustave Roussy de Villejuif (Val-de-Marne). Mais l'établissement n'avait pas le droit d'embaucher des médecins à diplôme hors UE. On m'a donc demandé de différer ma soutenance de mémoire d'un an afin de pouvoir être employé, ce qui m'a permis dans le même temps d'étoffer ma formation", se souvient-il.

    C'est en 2002 qu'il devient praticien assistant associé au centre hospitalier de Lagny-Marne-la-vallée, poste qu'il occupe toujours.

    Les quatre ans maximum autorisés dans cette fonction font qu'il se pose des questions quant à son avenir à la fin de 2006.

    Marié depuis 2001, Marocain de nationalité mais en instance de naturalisation, Mohammed Cheikh regrette la différence de traitement par rapport à ses collègues à diplôme français.

    "Déjà, lors de la spécialisation en internat, je me souviens que quand un diplômé français faisait une erreur on disait 'c'est normal, il apprend', alors que quand il s'agissait d'un DIS, on le montrait du doigt".

    A chaque point presse qu'elle organise, l'Intersyndicale des praticiens à diplôme hors UE (INPADHUE) insiste sur le fait que la majorité des padhue sont de nationalité française.

    LES RESSORTISSANTS DES NOUVEAUX PAYS MEMBRES MIEUX LOTIS QUE LES PADHUE

    Depuis 1999 officiellement, la compétence des médecins à diplôme hors UE est évaluée au travers de la nouvelle procédure d'autorisation (NPA). Mais celle-ci ne prend pas en compte l'expérience et de nombreux padhue y voient là une nouvelle incohérence.

    Latifa Noussair en a fait l'amère expérience en 2004. Alors qu'elle exerce en biologie médicale depuis 2000 à l'hôpital Beaujon de Clichy (AP-HP, Hauts-de-Seine), elle a pourtant été recalée malgré d'excellentes notes, la faute au "nombre peu important de postes attribués", explique-t-elle.

    "J'ai prouvé que j'étais nulle", ironise-t-elle maintenant, "mais sur le coup, ça m'a complètement refroidie. C'est quand même le seul examen que j'ai raté de ma vie", avoue-t-elle.

    Après trois années en tant qu'attachée, Latifa Noussair a été pendant un an assistante hospitalo-universitaire. Elle a donc donné des cours de biologie médicale à des futurs praticiens hospitaliers "qui deviendront peut-être un jour mes chefs de service".

    "J'ai 37 ans et je ne suis pas en France pour une question d'argent. A côté de mon diplôme de biologie médicale, je possède ceux en hématologie clinique et biologique, en chimiothérapie anti-infectieuse et en biologie clinique d'urgence", énumère-t-elle.

    "Je pourrais monter un laboratoire au Maroc mais c'est trop difficile techniquement. Et puisqu'il y a une offre, pourquoi ne pas travailler ?", interroge-t-elle, tout en soulignant une nouvelle incohérence, plus récente.

    "Avec l'élargissement de l'UE, les médecins originaires des nouveaux pays membres peuvent bénéficier du statut de praticien hospitalier sans jamais avoir exercé en France", explique-t-elle.

    Ils obtiennent donc de facto ce que les Padhue espèrent après évaluation de leur expérience.

    "C'est complètement incohérent. Si je vois quelqu'un faire un malaise dans la rue, je ne peux même pas l'aider puisque je ne suis pas officiellement médecin. Que les pouvoirs publics regardent nos années de sacrifice et les économies qu'ils ont faites grâce à nous et qu'ils repensent leurs procédures", conclut-elle.

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  • Pendant que le réanimateur s’occupe de madame B., moi je prends en charge un enfant de 14 ans victime d’un AVP grave. Le bilan à son arrivé révèle une fracture du tibia, une fracture du fémur, des multiples fractures des cotes, une rupture de la rate et probablement une fracture du foie. Nous voilà entrain de courir au bloc opératoire car le jeune se vide de son sang et si le chirurgien ne n’intervient pas c’est la catastrophe. Une opération qui a durée 6 heures avec et le chirurgien digestif et l’orthopédiste. La transfusion est en cours sans limite.  Il va s’en sortir j’en suis sur. Un coup de fil en réanimation pour les nouvelles de madame B., qui ne sont pas très rassurantes.  Discussion avec tous les collègues ; on décide de l’opérer après le jeune garçon. Pourquoi ? Car les éléments qu’on a font suspecter un problème digestif.  Le jeune garçon descend en réanimation et il est stable (ouf), et madame B. est en cours d’opération et bingo une partie du colon est nécrosée et il faut l’enlever. Au petit matin elle commence à s’améliorer et on est très optimiste. Tous au café


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  • Les histoires de notre quotidien seront poursuivies dans la rubrique "Quelle vie!"


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